Covid-19 : des mesures anti-pauvreté loin de faire l’unanimité

Emmanuel Macron lors du congrès de l'AMF en 2017. (Crédits : Jacques Paquier / CC / Flicker)

Lors d’un déplacement à Epinay-sur-Orge le 24 octobre dernier, Jean Castex a dévoilé de nouvelles aides pour secourir les Français les plus fragilisés par la crise sanitaire. Alors que la pandémie de Covid-19 continue de sévir, plusieurs millions de citoyens ont basculé dans la pauvreté. Reste à savoir si les mesures annoncées par le gouvernement seront suffisantes.

La pandémie « frappe de manière très injuste, encore plus dans les milieux les plus précaires, les plus pauvres ». C’est ce qu’a reconnu Emmanuel Macron lors d’une allocution télévisée le 14 octobre. Une précarisation chiffrée par le Secours populaire à 1 million de pauvres supplémentaires. Ils étaient déjà 9 millions selon l’Insee. 

Face à cette situation, la suite du plan pauvreté de 8 milliards d’euros lancé en 2018, a été présentée par l’exécutif le 24 octobre, lors d’un déplacement dans un foyer en Essonne.

Tout d’abord, des aides accordées à l’emploi. 30 000 postes supplémentaires seront créés d’ici 2022 dans les structures du secteur de l’insertion par l’activité économique. Ces créations de postes s’ajoutent à celles déjà prévues sur la durée du quinquennat (240 000), a précisé Jean Castex. Outre l’emploi, 1500 places d’hébergement supplémentaires seront débloquées avec la priorité donnée aux femmes sans abri «sortant de maternité» avec leur enfant. Une aide financière sera également apportée aux Français les plus touchés. Davantage de personnes pourront bénéficier d’une assistance versée depuis juin par l’organisme Action logement, pour aider les ménages à faire face à leurs dépenses de logement. Concernant les masques, « 9 millions de citoyens en situation de précarité » en recevront des  « gratuits et lavables ». Ces nouvelles aides se chiffrent à plus de 700 millions d’euros. 

Des aides critiquées

Lors de ces annonces, le chef du gouvernement a répété la philosophie d’Emmanuel Macron qui refuse une augmentation des minima sociaux et privilégie des aides d’accompagnement d’un retour à l’emploi.« L’attention aux plus démunis et aux plus vulnérables est plus que jamais au centre des priorités de mon gouvernement », a d’ailleurs assuré Jean Castex.

Reste à savoir si ces nouvelles mesures feront taire les critiques qui fusent depuis le début de la crise sanitaire. « On fait une politique du chiffre sur la sécurité. Moi, c’est en matière de baisse de la pauvreté que j’aimerais qu’on ait une politique du chiffre. La politique qui est menée est assez largement antisociale », a déclaré le député et ex-macroniste Aurélien Taché. Des mesures antisociales, c’est d’ailleurs ce qui est reproché au gouvernement.

Bien que les associations de lutte contre la pauvreté ont salué ces annonces, elles les jugent nettement insuffisantes. « Ça n’est qu’un premier pas, il faut aller plus loin », a déclaré à l’AFP Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS). Un avis partagé par Christophe Devys, président du collectif ALERTE, qui décrit un gouvernement campé sur une « position idéologique », en refusant d’augmenter les minima sociaux. Quant à ATD Quart Monde, le membre du collectif ALERTE dénonce dans un communiqué des « mesures pansements, déconnectées de la vie des gens ».

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