Lancée en 2017 par la StartUp santé AEDMAP, l’application « Staying Alive » a pour but d’encourager la solidarité citoyenne en luttant pour la survie des Français en cas d’arrêt cardiaque. À l’origine conçue pour recenser les défibrillateurs cardiaques à l’échelle de tout le territoire français, elle inclut désormais la possibilité de faire intervenir les citoyens avant l’arrivée des pompiers.
Tous les ans, près de 40 000 personnes décèdent d’un arrêt cardiaque. Sans une intervention rapide dans les minutes qui suivent la chute et l’application des gestes de premiers secours, le risque de décès augmente considérablement. C’est ici que « Staying Alive » entre en jeu : dès l’appel passé aux pompiers signalant une personne en train de subir un arrêt cardiaque, toutes les personnes inscrites sur l’application à moins de 500 mètres, dits les « Bons Samaritains », reçoivent une notification et un itinéraire.
Dès la page d’accueil est demandé au « Bon Samaritain » s’il est familiarisé aux gestes de premiers secours, diplôme à l’appui. Même sans connaissance de ces gestes vitaux, il est utile de s’inscrire, au moins pour tenir compagnie à la personne en détresse ou l’amener vers un défibrillateur à proximité. L’application en recense aujourd’hui 75 000 en France, sur un total de 130 000. L’application couvre 56 départements et a fait sonner plus de 2000 téléphones de « Bons Samaritains » sur les trente derniers jours, selon les statistiques visibles sur « Staying Alive ».
La France, un pays en retard
La Croix-Rouge estime que l’on pourrait éviter presque la moitié des décès liés à l’arrêt cardiaque si l’on formait plus la population aux gestes de premier secours. Comparée à l’Allemagne, l’Autriche, la Norvège ou même le Danemark qui ont formé près de 80% de leurs populations respectives, la France fait pâlir avec seulement 20% de la population acclimatés aux gestes de premiers secours, selon l’Observatoire de la Santé.
Pour ceux qui ne sont pas familiarisées avec le processus de massage cardiaque ou la position latérale de sécurité, des gestes nécessaires peuvent cependant sauver des vies. Sécuriser le lieu de l’accident et mettre la personne à l’abri sont déjà deux actions vitales en cas d’arrêt cardiaque. Ensuite, évaluer l’état de la victime permettra d’accéder à la troisième étape, l’appel aux secours. Il doit être le plus rapide possible. Pour finir, si possible, appliquer les gestes de premier secours permet de préparer le travail des secouristes.
La pandémie de Covid-19 empêche, pour le respect des gestes barrières, certaines pratiques, telles que le bouche-à-bouche. Mais si elle exclut certains gestes vitaux, il reste possible, tout en maintenant les mesures barrière, d’assurer la sécurité ainsi que de veiller sur une personne en cas d’arrêt cardiaque jusqu’à l’arrivée des secours.