Un bon café et un peu d’agriculture

(Crédit : Pixabay)

Depuis 2016, la loi impose aux entreprises générant plus de 10 tonnes de biodéchets par an de les revaloriser. En Île-de-France, des initiatives se développent de plus en plus pour assurer la gestion de ces déchets. Même les plus petits producteurs de biodéchet agissent et commencent à les traiter. 

L’avenir se trouve peut-être bien dans le marc de café. Bien que cette substance puisse servir à la divination, les entreprises chargées de la récupérer ne prédisent pas l’avenir. Pourtant, elles le façonnent. Up cycle, est spécialisée dans la revalorisation de biodéchets. Elle se charge de valoriser le marc du café qu’elle récupère. Ainsi, elle s’en sert comme d’un substrat pour créer des boîtes à champignons ou du compost. 

Aujourd’hui, la loi soutient ce type de démarche. Elle encadre la gestion des déchets réutilisables à l’instar du marc de café depuis 2016. Ceux qui en produisent plus de 10 tonnes par an sont contraints au tri et à la valorisation. Pourtant, ils sont assez mal gérés. Par an en France, plus de 22 millions de tonnes de biodéchets ne sont pas exploités. Cela représente selon Up cycle, une perte énorme et dommageable. Ces déchets pourraient être réutilisés dans l’agriculture pour fertiliser les terres.

Mais Up Cycle n’agit pas seul. Elle travaille en étroite collaboration avec des entreprises productrices de marc, à l’instar de Café Richard. Depuis 2017, le producteur de café prend en charge la collecte du marc un fois par semaine chez les acteurs participants. L’entreprise met en avant l’aspect « propre » du procédé. « Nous essayons d’aller au bout de la démarche, la collecte se fait une fois par semaine sur des vélos à assistance électrique. Nous avons même investi dans des véhicules électriques », déclare Anthony Calvez, responsable formation chez Café Richard.

Un abonnement : principal frein de l’initiative

L’entreprise propose « un service clef en main » sous la forme d’un abonnement mensuel. Elle prend en charge la récupération et le traitement de cette substance longtemps considéré comme inutile. Il existe deux formules d’abonnement. Une pour les entreprises ainsi qu’une autre pour les restaurants. La première se calcule en fonction d’un volume de café acheté à Café Richard par an. La seconde, est un abonnement mensuel sans prise en compte du volume. En contrepartie, ceux qui souscrivent à ce service, reçoivent des « crédits pleurotes ». Ces derniers leur permettent d’avoir des boîtes à champignons, des micros-pouces ou encore des endives. Tout est produit par Up cycle. Cela permet ainsi de créer « une économie circulaire », ajoute Anthony Calvez. 

Pour Café Richard, il s’agit « d’une démarche responsable propre à l’entreprise », selon M Calvez. En revanche, pour le producteur du biodéchet, cela prend la forme d’un service payant. Cet aspect constitue l’inconvénient majeur. « Nous n’avons pas encore énormément d’entreprises qui se sont lancées avec nous. Etant donné que le service est payant, c’est difficile de proposer quelque chose que les entreprises n’ont pas forcément besoin » déclare Anthony Calvez. Malgré cela, il assure que « le client final est très sensible à ce genre d’effort des professionnels ». Pour l’instant la demande reste timide. Sois, car les acteurs concernés ne savent pas que le marc de café est réutilisable, soit parce qu’ils ne connaissent pas l’existence de cette offre. 

Les municipalités commencent à s’occuper de ces déchets organiques. Le XIXe arrondissement de Paris a instauré fin 2019 le tri des détritus pour qu’ils soient transformés en biogaz et en compost. A l’avenir, des initiatives comme celle-ci pourraient se développer dans d’autres municipalités ou dans d’autres entreprises. 

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