Lutte contre le gaspillage : de l’idée à la start-up

L’association Start-Up Week-end a réuni 80 candidats à l’école 42. Les thématiques abordées étaient le développement durable et l’économie circulaire. Pendant ces trois jours, plusieurs groupes ont développé des embryons de start-up.

Pendant trois jours, les esprits se sont échauffés autour du développement durable et de l’économie circulaire. Le start-up week-end consacré à ces deux thématiques a eu lieu à l’école 42, à Paris, du 19 au 21 janvier. Plus de 80 candidats se sont rassemblés afin de trouver des solutions aux problèmes de pollutions induits par la société de consommation. Le coup de départ de cet événement a été donné vendredi avec une foule d’idées. Chaque candidat propose un concept de start-up, les participants votent ensuite pour celui qu’ils préfèrent. Au soir, il ne restait plus que 13 groupes. « Après les pitchs, les participants se rencontrent et choisissent leurs équipes. Ils distinguent également les problématiques que ces projets doivent résoudre », explique Lucia Cardenas, une des organisatrices de l’évènement. Elle résume l’étape suivante : « Un problème, une start-up avec une idée et 12 h pour la vendre ». À la clé, des formations, du coaching et des intégrations en incubateurs.

Un groupe réfléchit à son projet de start-up. © DB

Arrivés à 8 heures le samedi, les compétiteurs se mettent au travail. « L’objectif du Start-up week-end est d’obtenir un “minimal valuable product”. C’est-à-dire quelque chose de pas terminé, mais qui représente l’idée derrière la start-up. C’est ce qu’ils présentent avant d’être accepté en incubateur », détaille Lucia Cardenas. Pour ce faire, les concurrents ont reçu l’aide de 11 mentors. Ces derniers proviennent d’entreprises d’économie circulaire ou du monde des start-up. « Certains projets sont de bonne foi, mais sont de fausses bonnes idées. Un pull en plastique recyclé peut paraître être une bonne idée, mais des microparticules partent au lavage et polluent les mers », argumente Hélène De Vestele, fondatrice d’Edeni et mentor au Start-Up Week-End. Ces coachs apportent différents conseils adaptés aux besoins des équipes : « Un des projets veut créer des couches compostables. J’ai contacté une entreprise japonaise qui avait déjà travaillé sur un projet similaire. Ils leur ont envoyé des données sur un test effectué sur 1 000 familles, se rappelle la coach, j’ai fait la même chose avec Ma Petite Couche qui est une start-up de couches lavables. »

Des idées originales restant proches des problématiques

Les idées de start-up risquent parfois de s’éloigner du concret. Cependant, Yvain Mouneu, coorganisateur de l’événement, ne s’inquiète pas : « J’ai été agréablement surpris par la pertinence des projets, ils s’attaquent à des problématiques réelles et répondent à de vrais questions ». Une de ces jeunes start-ups veut concevoir la première chaussure originaire à 100 % de l’économie circulaire : « J’ai travaillé deux ans au Bangladesh pour Décathlon. Cette expérience m’a donné envie de créer une chaussure plus respectueuse de l’environnement » se rappelle Stan, porte-parole du groupe. Un autre projet s’ancre également dans des problématiques très réelles : « Chaque jour les restaurants qui se font livrer leurs aliments de Rungis utilisent 15 emballages déchets. L’objectif avec notre projet serait de supprimer les 300 000 emballages produits en Île-de-France », explique Shu, propriétaire de restaurant. Pour se faire, « Rungis en boîte » veut proposer aux grossistes du marché de Rungis d’utiliser des conteneurs réutilisables. « Les grossistes achètent l’emballage pour livrer le produit, si la location leur revient moins cher, ils iront dans cette direction. Il suffit ensuite de les laver et de les réutiliser ».

Les concurrents ont reçu l’aide de 11 mentors. © DB

À la fin du week-end, trois start-up ont été élues. En troisième place, Tout est bon pour le cochon, qui veut fabriquer de la nourriture pour cochon à base de biodéchets. Rungis en boîte remporte la deuxième place et c’est Pooh, avec ses couches compostables, qui se retrouve au sommet du podium. L’équipe de ce projet va bénéficier d’une campagne de presse, d’un diagnostic en ressources humaines et de 3 mois d’incubation.

Parmi les mentors se trouve Mohamed Khouitir, de la Confédération des petites et moyennes entreprises, où il est chargé de développer l’ESS dans toute la France. « L’ESS ce n’est pas que les coop. Les SARL et SAS sont également porteuses d’innovation sociale. Cette perception est en train de changer », explique-t-il. « Les start-up peuvent être des entrepreneurs sociaux, et pas des capitalistes pur et dur », ajoute-t-il. Le développement d’évènement comme le Start-Up Week-End montre que les idées et l’énergie nécessaires pour faire changer les modes de consommations sont bien là. Il ne reste plus qu’à les canaliser dans la bonne direction.

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