Avec la méthanisation, les villages en quête d’énergie verte

La France a pour objectif de doubler ses énergies renouvelables d’ici 2030, et de devenir indépendante énergiquement. La méthanisation est une des solutions que des agriculteurs ont souhaité développer. L’Essentiel s’est rendu à Monthyon, en Seine et Marnes, pour rencontrer Anne de Gelis, à l’initiative de ce pari. Produire une énergie verte à partir de déchets agricoles. 

La méthanisation, est un processus biologique naturel, qui utilise la matière organique pour fabriquer du biogaz et de l’engrais naturel. Le méthaniseur est alimenté par un couvert d’entre deux cultures alimentaires. Ce couvert est récolté et valorisé dans le méthaniseur. Une ensileuse s’occupe de broyer la matière, qui va être stocké sous bâches afin d’empêcher l’oxygène et de pénétrer. C’est la matière qui va par la ensuite être utilisée petit à petit pour alimenter le méthaniseur. Le processus consiste ensuite, par le biais de différentes cuves, à garder la matière organique à environ 38 degrés. La chaleur et l’absence d’oxygène favorisent l’émergence de bactéries qui transforment la matière organique en BIOGAZ et DIGESTAT (l’engrais). « C’est un grand composteur, exactement comme il peut y avoir dans un jardin » illustre Anne de Gélis, associée du projet. 

La production de biogaz, est injectée dans les réseaux de gaz naturel français, alimentant ainsi les villages aux alentours du méthaniseur. Concernant le digestat, il est un fertilisant organique naturel. Il est donc utilisé pour être épandu dans les champs et donc fertiliser les cultures. C’est pour les agriculteurs une alternative aux engrais issus de la pétrochimie.  

Les différents enjeux 

Ce procédé est tout d’abord bénéfique pour l’environnement. C’est, soutenu par L’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) et la région Île de France, que les 4 agriculteurs se sont lancés dans l’aventure. 

En effet, la part des énergies renouvelables devra doubler pour atteindre 32% de la consommation d’énergie. La méthanisation représente en ce sens un vrai intérêt. C’est également un moyen pour la France de prendre de l’indépendance au niveau des importations de gaz, provenant de Russie, Norvège ou encore Algérie. Le dernier enjeu est de réduire l’émission de gaz à effet de serre grâce à son cycle entièrement naturel. Pour les sols et la santé, l’utilisation de cette matière naturelle est bénéfique car elle la méthode écarte l’usage de la chimie.

Pour les agriculteurs ce projet représente également une diversification de l’activité. « Cultiver la terre ne rapporte presque plus rien, il était impératif pour nous de nous diversifier pour subsister ». La vente des du gaz produit à GRDF permet un revenu aux 4 associés, et le digestat évite l’achat de produits chimique. Les déchets organiques sont récoltés dans les champs mais aussi par les paysagistes et cantines alentours. Pour ces professionnels, c’est une réduction du budget déchetterie considérable mais aussi un pas écologique dans la valorisation des déchets organiques. 

Des risques ? 

La production de biogaz est extrêmement règlementée et est soumise à des règlementations strictes. La production est en permanence consommée sur le réseau GRDF ce qui empêche le site d’héberger d’importantes quantité de gaz. Il est donc présent en petite quantité et confiné grâce aux canalisations souterraines. 

Quant aux nuisances, la décomposition de la matière est réalisée sans oxygène, sans contact avec l’air la matière ne dégage aucune odeur. Le digestat est donc inodore durant sa production ainsi que lors de son utilisation dans les champs. 

C’est autant un engagement citoyen pour la planète que pour une indépendance énergétique verte que ce projet est une solution d’avenir. 

Fiona Lassagne 

Violaine Verniol

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here