Paris : RepareSeb, une approche environnementale et solidaire de l’électroménager

Inauguré en octobre 2021, l’atelier RepareSeb répare des produits électroménagers et contribue à l’insertion professionnelle de personnes éloignées de l’emploi. Une démarche environnementale et sociale soutenue financièrement par la Mairie de Paris.

Donner une nouvelle vie aux appareils électroménagers. Tel est le défi que s’est lancé RepareSeb. Cet « atelier-boutique » de 900m2, dédié à la réparation et au reconditionnement de produits du petit électroménager, est né, il y a près d’un an, de la fusion du Groupe Ares – premier acteur de l’insertion par l’activité économique en Île-de-France – et de SEB, leader du petit électroménager. Situé dans le 18e arrondissement de Paris, RepareSeb emploie une dizaine de personnes formées au métier de réparateur en vue d’accéder à un emploi stable au terme de leur contrat à durée déterminée d’insertion (CDDI). Ces salariés étaient pour la plupart éloignés de l’emploi et n’avaient jamais exercé de métier dans ce secteur d’activité.

Le site, inauguré le 12 octobre 2021, permet aux clients d’acheter du matériel de seconde main et de réparer leurs appareils ménagers endommagés à prix réduit – « entre 25 et 45% » moins cher qu’un produit neuf selon le responsable d’exploitation de l’atelier, Éric Nyari. Surtout, ce projet de « joint-venture » sociale (ou « co-entreprise » sociale) s’inscrit dans la stratégie « zéro déchet » de la Mairie de Paris. La Ville de Paris a soutenu ce projet d’installation en cofinançant à hauteur de 60% les investissements nécessaires à l’installation dans le local du bailleur social 3F. « La réparation au service de la réparation, une dynamique au cœur de l’atelier RepareSeb que j’ai eu l’honneur d’inaugurer cet après-midi à Paris […] Un lieu exemplaire », a ainsi tweeté Florentin Letissier, maire adjoint de la Ville de Paris, chargé de l’économie sociale, solidaire et circulaire.

« Les produits ont une garantie de 2 ans sur l’ensemble du réseau SEB », explique Eric Nyari. L’objectif, pour l’atelier RépareSeb, est d’atteindre à la fin une trentaine de salariés en insertion professionnelle chaque année. Mais le métier de réparateur est en tension, en France en général et à Paris en particulier. En matière de formation, les réformes successives de l’Éducation nationale ont encore contribué à la mise sous tension d’un secteur, déjà peu couru par les jeunes. La formation des techniciens, qui s’effectuait en quatre ans via deux années de BEP, suivies de deux années de bac professionnel, a par exemple été alignée sur les bacs généraux, en trois ans.

« Puisque les CDDI sont renouvelables, nous serons en mesure de garder quelques salariés », tempère Eric Nyari. L’enjeu, pour RepareSeb, est de miser sur le marché du reconditionné tout en cultivant sa spécialité. Dans une récente étude, l’institut Xerfi – leader des études sectorielles – estimait à 7 milliards d’euros le marché des biens d’occasion en 2020. « Notre objectif est de développer un nouveau business. Nous sommes rentables car nous n’achetons pas les produits et ils sont remis en état dans nos ateliers », explique à nos confrères des Échos Alain Pautrot, directeur de la satisfaction consommateurs et de l’après-vente du Groupe SEB, qui réalise 6,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

Toutefois, depuis plusieurs mois, les industriels butent sur l’approvisionnement en produits reconditionnables. Le groupe SEB a pour l’instant fait le choix d’alimenter la seconde main avec les retours de ses ventes en ligne, mais les volumes ne suffiront pas à satisfaire ses ambitions. « A l’avenir, nous devrons intégrer le coût des circuits de récupération dans notre business model et peut-être celui de réparations plus conséquentes si nous remettons sur le marché des produits nécessitant des interventions plus importantes », anticipe, dans les colonnes des Échos, Alain Pautrot. Depuis le 1er janvier 2022, l’indice de réparabilité, introduit par la loi « anti-gaspi », a été installé à côté de l’étiquette énergie. De quoi favoriser les produits les plus fiables et plus facilement réparables… Une aubaine pour RepareSeb. Si le premier « test », à Paris, est un succès, d’autres RepareSeb devraient ouvrir en France dans les prochains mois.

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