Finansol, ou l’épargne garantie solidaire

Épargner tout en aidant la société, cela vous tente ? Si oui, l’association Finansol est là pour vous aider grâce à son label devenu la référence concernant les investissements dans l’économie sociale et solidaire. A l’occasion du mois consacré à cette économie, elle organise la semaine de la finance solidaire du 4 au 11 novembre 2019. Une opportunité pour revenir sur leur label qui propose d’investir différemment.

Vous avez de l’argent à placer mais ne savez pas où ? Vous voulez qu’il serve dans un produit servant une cause sociale, sociétale ou environnementale dont vous vous sentez proche ? Le label Finansol est fait pour vous. Il est le label de référence concernant les produits d’épargne française de l’économie sociale et solidaire (ESS). C’est l’association éponyme qui l’a créé en 1997. Cette association française loi de 1901 existe depuis 1995, compte 86 membres et a pour but de promouvoir et encourager les initiatives en faveur de l’épargne solidaire.

Cette dernière est une résultante de la finance solidaire et consiste en un produit de placement bancaire qui, contrairement aux produits d’épargne classique, a pour finalité de financer des projets bons pour l’humain et/ou la planète. De fait, la finance solidaire relie les épargnants, qui cherchent à donner du sens à leur argent, à des entreprises et associations à forte utilité sociale et environnementale, qu’ils pourront financer via la souscription de produits d’épargne solidaire. Le label Finansol fonctionne ainsi comme une boussole.

Des critères strictes…

Les placements pouvant être labellisés sont multiples : livrets, assurances vie, OPC (Organismes de Placement Collectif), actions non cotées, comptes à terme et micro-prêts. Bien sûr, pour être reconnus par Finansol, ils doivent répondre à un certain nombre de critères :

  • au moins 10% de l’épargne doit servir à financer l’ESS, par exemple à travers une société coopérative d’intérêt collectif fournissant de l’énergie verte),
  • au moins 25% du revenu de l’épargne doit être reversé sous forme de don à des associations caritatives (épargne/livret de partage),
  • les structures éligibles doivent avoir une utilité sociale/environnementale reconnue. Elles doivent notamment avoir au moins 10% de la totalité de leurs produits d’épargne tournée vers la solidarité.

Une fois leurs placements validés, les entreprises distinguées ont un devoir de transparence et ont l’obligation d’informer Finansol et les clients des évolutions de leurs épargnes. Enfin, la promotion des services solidaires et leur développement doit être un mantra pour la personne morale labellisée. Sinon, c’est la révocation.

… et des contrôles rassurants

Dernièrement, trois produits d’épargne ont ainsi simultanément connu une déchéance de labellisation. Une décision prise par un comité assurant les contrôles. « Le label Finansol compte un comité de 15 membres totalement indépendants, même de notre association, ce qui évite les potentiels conflits d’intérêts », explique Patrick Sapy, président de Finansol. « Ces membres sont des experts (ndlr : issus des secteurs associatif, financier, syndical, universitaire, et des médias) qui se réunissent quatre fois l’an pour étudier les candidatures et une fois l’an pour réexaminer les placements déjà labellisés. Le comité se réunit donc cinq fois par an et utilise un cahier des charges sourcilleux, précis et très technique », poursuit le président.

Ainsi, l’association ne souhaite pas uniquement estampiller les placements mais aussi vérifier comment l’argent placé par les épargnants a été utilisé. Ces contrôles sont effectués en plus du comité par des « correspondants d’épargne solidaire », nommés par les établissements gestionnaires des produits labellisés. Ces derniers informent régulièrement les souscripteurs de l’évolution des produits en question. A ce jour, l’association en distingue 158.

Une épargne « gagnant-gagnant »

Pour estimer le nombre d’épargnants solidaires en France, Finansol a commandé une étude en 2012 qu’elle compte mettre à jour en 2020. « Elle a montré qu’il y avait environ un million d’épargnants solidaires français, représentant quasiment 13 milliards d’euros », explique Patrick Sapy. « Il s’agit surtout de personnes de plus de 40 ans qui ont déjà un fort engagement sociétal. Même si elles appartiennent majoritairement aux catégories socio-professionnelles supérieures, elles ont un montant moyen d’épargne assez faible de 5 000 à 7 000 € par personne. »

Selon l’association, outre le fait d’aider financièrement des projets sociaux et/ou environnementaux, l’argent investi a l’avantage d’être rentable pour son propriétaire. « L’épargne solidaire est résiliente. Autrement dit, l’économie sociale et solidaire a tendance à mieux encaisser les décroissances économiques que le marché. En contrepartie, l’ESS progresse moins que le marché quand celui-ci croît. À la base, les rendements de l’épargne solidaire ne sont donc pas énormes mais, comme souvent en économie, ce qui génère le plus de rendement est un dispositif fiscal favorable. », selon Patrick Sapy

Ainsi, « avec le livret de partage, vous pouvez décider, une fois par an, de faire un leg à une association. Ce leg sera déduit à 50% de l’impôt sur le revenu. Par ailleurs, il est possible d’acheter des parts sociales à une coopérative. Si vous gardez vos parts investies pendant cinq ans, vous aurez droit à une déduction fiscale de 18%. Ainsi, si vous avez placé 100 €, 18 € vous seront retranchés », explique t-il.

Devenir épargnant social

Si ce type d’investissement vous intéresse, il existe plusieurs manières pour que votre argent. La première, et la plus connue, est de se tourner vers sa banque et de se renseigner sur les produits de l’ESS proposés (peu de banques n’en disposent pas). La deuxième, qui a émergé il y a une dizaine d’années, consiste à simplement souscrire à un produit d’épargne solidaire proposé par son employeur. Vous pouvez aussi investir directement dans des entreprises de l’ESS ou dans des start-ups via le net. Cette technique sans intermédiaire (on parle alors de « désintermédiation ») prend de l’ampleur et semble séduire les épargnants les plus jeunes.

Enfin, à l’occasion du mois de l’ESS, Finansol prépare du 4 au 11 novembre, sa 12e édition de « La semaine de la finance solidaire ». Au programme : des événements partout en France et les 10e grands prix de la finance solidaire pour récompenser les acteurs engagés en faveur de la lutte contre les exclusions, de l’écologie et de la solidarité internationale.

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