Pour accueillir l’un des plus grands événements sportifs, le comité d’organisation a fait le choix d’impliquer les entreprises de l’économie sociale et solidaire dans l’organisation des JO 2024. Mardi 28 janvier 2020 dans les locaux de l’association les Canaux, une rencontre était organisée pour ces structures afin de dynamiser leur engagement les inciter à répondre aux appels d’offres.
« L’ESS et les TPE-PME seront des acteurs majeurs des prochains Jeux Olympiques et Paralympiques », annonce Marie Barsacq, Directrice Impact et Héritage chez Paris 2024. Dès le début de sa candidature, la ville de Paris s’est engagée à faire des prochains Jeux Olympiques et Paralympiques, les premiers « Jeux économique et solidaire » de l’histoire.
Le but était clair, proposer un nouveau modèle ouvert à toutes les entreprises, y compris les plus petites, les plus atypiques et les plus innovantes. Pour y arriver, Paris 2024 et la Société de Livraison des Ouvrages Olympiques (SOLIDEO) se sont associés à l’association « Les Canaux » et au Yunus Center pour créer notamment la plateforme ESS2024. Elle se veut être une passerelle entre les organisateurs et l’entrepreneuriat social et solidaire. « Ce site internet permet aux entreprises ESS de pouvoir mieux candidater aux marchés des prochains JO. À travers ce site on veut montrer à toutes les entreprises qu’il y a forcément un marché pour elles, qu’il faut oser candidater. Que rien n’est inaccessible », témoigne Marie Barsacq.
À un peu plus de quatre ans de l’échéance, les premiers marchés ont été ouverts avec des résultats encourageants. « Nous ne sommes qu’au début du lancement des marchés, mais on voit déjà des résultats. Nous n’en avons lancé que 2%, ce qui représente environ 120 marchés. Sur ce chiffre, il y a 60% des marchés qui ont été remportés par des PME/TPE et 20% par des entreprises qui font partie de l’économie sociale et solidaire », se félicite Elisa Yavchitz, directrice des Canaux.
Ce démarrage laisse envisager le meilleur pour les entreprises de l’ESS. Le potentiel économique des JO représente une manne financière importante. Le budget total des marchés est évalué à plus de 5 milliards d’euros, répartis en deux parts égales entre la SOLIDEO et Paris 2024. La première partie servant exclusivement à la construction des bâtiments olympiques, comme le village ou le bassin olympique. Un montant plutôt bas, comparé aux éditions précédentes, puisque « plus de 90% des installations pour les prochains JO sont déjà existantes », selon Marie Barsacq.
“Montrer aux autres entreprises que c’est possible”
La réussite de l’obtention des premiers marchés, fût l’occasion pour les différents acteurs d’organiser, le mardi 28 janvier, une journée rencontre entre les entreprises de l’ESS sur le thème de l’événementiel. Certaines sociétés ayant déjà remporté des marchés pour les prochains Jeux Olympiques ont ainsi pu répondre aux questions des autres organisations ESS venus en curieux.
C’est notamment le cas de l’entreprise Baluchon, traiteur, qui travaille avec des salariés en insertion. « On est ici aujourd’hui parce qu’on a remporté un marché. Celui-ci consistait à s’occuper de toute la partie traiteur lors de la dernière journée Olympique le 23 juin 2019 à la place de la Concorde. C’est possible de participer au JO à notre petite échelle. Si nous y sommes arrivés, toutes les autres entreprises peuvent aussi le faire », explique Amélie Devaux, chargée de développement.
Un discours également tenu par Diane Scemama co-fondatrice de DreamAct. « On a souvent l’habitude de voir ce genre d’appel d’offres, mais ils ne sont jamais à destination de petites entreprises comme nous. Cette fois-ci ce n’est pas du blabla et on peut le montrer à travers les marchés qui sont remportés par les petites entreprises. J’espère que ça va continuer et que ce n’est que le début. »
Un démarrage encourageant pour les entreprises ESS dans la course aux marchés pour les prochains Jeux. Reste à savoir si cette tendance se confirmera d’ici le lancement des JO dans la capitale. Réponse en 2024.