L’Ecotourisme à la montagne : les stations de ski françaises en pleine mutation

(Crédits : Flickr / CC/ Nicolas Vigier)

La demande de destinations écoresponsables est de plus en plus recherchée par les Français. Pour répondre à leur clientèle et préserver davantage l’environnement montagnard, les stations et entreprises cherchent à s’adapter.

Il y a une cinquantaine d’années, les premières stations de ski françaises faisaient leur apparition dans les Alpes. L’objectif était d’attirer le plus grand nombre et de développer l’activité touristique de ces régions. Néanmoins, l’arrivée massive de visiteurs eut un impacte sur les domaines montagneux et plusieurs parcs nationaux. La flore montagnarde disparaît de certains milieux naturels à cause notamment de la création de pistes et le passage fréquent de skieurs.

Pour contrer ce phénomène, les stations entament progressivement leur transition écologique et repensent le concept de tourisme pour l’adapter à une démarche durable. On parle alors d’écotourisme. Il s’agit d’une « forme de voyage responsable dans les espaces naturels qui contribue à la protection de l’environnement et au bien-être des populations locales ». Comme l’indique la Société internationale d’écotourisme, le tourisme représente 4,9% des émissions de gaz à l’échelle planétaire en 2019.

Face à ce constat et à la sensibilité croissante des visiteurs pour les questions environnementales, de nombreuses stations de ski cherchent à baisser leur consommation énergétique. C’est le cas de la station de ski des Arcs, en Savoie. La commune a lancé le « Cap Energie » en 2016. Elle s’engage à investir 4 millions d’euros dans la rénovation et l’isolation des infrastructures pour permettre une baisse de l’émission de CO2. Par exemple, l’éclairage public fonctionne désormais uniquement aux ampoules LED. Trois ans après son lancement, la commune annonce une baisse de 35% des dépenses énergétiques, soit 305 tonnes de CO2.

Un label qui favorise l’écotourisme

Dans cette logique, le label « Flocon vert » a été créé sur une initiative de l’association « Mountain Riders ». Pour la directrice de l’association, Camille Rey-Gorrez , l’enjeu est « d’intégrer les stations dans un projet de durabilité du territoire ». La candidature à ce label est une démarche volontaire de la part des stations. Durant un processus de près d’un an, elles sont soumises à un diagnostic et un audit. Ces deux éléments sont analysés par le comité de labellisation qui rend ensuite son verdict. Les domaines sont notés sur des critères précis qui, selon la directrice, peuvent être rangés en 4 grandes familles : environnementaux , socioculturels, gouvernance et économie locale.

Mountain Riders a désigné pour le moment 6 stations : Les Rousses, la vallée de Chamonix, Chatel, la Pierre Saint-Martin, Chamrousse et Valberg. Cette labellisation a un impact relatif pour les domaines skiables. Camille Rey-Gorrez souligne que le pourcentage des touristes en fonction du label est encore très faible mais qu’il a le mérite d’exister. « Notre objectif finale c’est d’arriver à favoriser le choix du consommateur ». Néanmoins, d’autres bénéfices sont liés à cette récompense. Selon elle, « Flocon Vert permet de travailler avec de nouveaux acteurs et de co-construire avec eux des offres écotouristiques ». Le but étant d’accélérer la coopération entre les secteurs publics et privés pour permettre la transition écologique.

Un secteur privé et durable

Des entreprises s’engagent également en faveur de l’écologie en proposant un modèle économique innovant. C’est le cas de l’hôtel « La Croix de Savoie » située dans le village de Carroz d’Arraches en Haute-Savoie. Il se définit lui-même comme un « éco-hôtel » et  premier hôtel bioclimatique de la région Rhône-Alpes. Il a été conçu avec des matériaux durables et locaux. Il ne rejette qu’un très faible taux de dioxyde de carbone. En effet, l’hôtel mise sur les énergies renouvelables puisqu’il utilise l’énergie solaire ainsi que la récupération des eaux pluviales. Pour son restaurant, les produits sont issus de l’agriculture biologique. Néanmoins, cette dimension écoresponsable a un prix. Pour une nuit à l’hôtel, le prix des chambres fluctue entre 110€ et 250€.

Les stations françaises semblent donc se diriger vers une transition écologique. La multiplication des projets pour favoriser l’écotourisme est la preuve de cette volonté. Mais il y a aussi une nécessité pour les domaines skiables de faire évoluer leurs offres tout en essayant de maintenir les activités traditionnelles puisque le réchauffement climatique ne leur garantit plus un enneigement de qualité chaque saison. 

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