Le mandat d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris touche bientôt à sa fin et le résultat de son action autour du vélo apparaît contrasté. Le Plan Vélo lancé en 2015 ayant pour but de transformer Paris en « capitale mondiale du vélo » à mis du temps à se mettre en place. En cinq ans, un peu plus de la moitié du projet a été mené à bien. A l’approche des élections municipales et d’une éventuelle succession à la mairie, l’association Paris en Selle profite de la campagne pour soumettre aux candidats un programme pour aller encore plus loin.
Voté le 14 avril 2015 par le Conseil de Paris, le Plan Vélo a été l’un des tournants majeurs du mandat. Une belle promesse promettant la construction d’aménagements piétons et une meilleure circulation des vélos dans la capitale.
Le plan s’articulait en quatre axes centraux : un réseau cyclable protégé, la systématisation des doubles sens cyclables dans les zones à 30km/h, un plan de stationnement des vélos et une aide à l’achat de 400 euros pour les vélos-cargos. Dans les annonces, il permettait à la mauvaise élève française et européenne de rattraper son retard.« En 2015 on partait de très loin, Paris était classé septième sur onze métropoles pour le vélo en France », confie Charles Maguin, Président de l’association Paris en Selle qui collabore avec la mairie pour promouvoir le vélo.
Un plan long à mettre en place mais finalement efficace
Créée la même année, cette association a mis en place l’Observatoire du Plan Vélo afin de superviser l’avancée des travaux. Après un départ au ralenti, cette dernière constate malgré tout une avancé depuis le lancement du projet. « En 2015, il y a eu une promesse ambitieuse qui s’est fait attendre avant d’avoir un réel impact. Les deux dernières années il y a eu un électrochoc », explique le président de l’association. De nombreuses annonces ont été faites mais les vrais changements sont apparus sur le tard à l’occasion du Nouveau Plan Climat voté par le Conseil de Paris en novembre 2017. La ville a annoncé vouloir un Paris 100% cyclable dès 2020 ce qui a vraiment lancé la mise en place des aménagements.
Au final 55% du Plan Vélo à été mis en place pendant la durée du mandat si l’on en croit l’Observatoire. De vrais changements sont apparus estime l’association bien que certains détails soient à revoir. « Il y a eu des avancées mais il reste beaucoup de choses à améliorer au niveau des intersections et de la continuité du réseau ». Le service Vélib’ notamment, après des débuts chaotique, tend à s’améliorer. « Le vélib est en voie de rétablissement, on retrouve un niveau de service intéressant. Le ressenti usager reste mauvais mais dans les chiffres c’est mieux qu’avant », affirme Charles Maguin.
Quel avenir pour le vélo après les élections ?
Paris en Selle s’implique directement dans la campagne en tentant de sensibiliser chacun des candidats. « Le vélo n’est pas un sujet partisan, c’est juste au niveau de la façon de faire que les candidats divergent mais ils sont tous prêt à faire des choses. Nous notre but c’est de pousser les candidats à faire plus pour le vélo », déclare Charles Maguin. Pour aller plus loin, l’association a mis en place un programme avec quatre propositions : la priorité dans les politiques d’aménagements, une augmentation des places de stationnement vélos, la suppression du transit automobile dans les rues de quartier et surtout la création d’un réseau Vélopolitain (réseau continu dédié au vélo sur l’ensemble de la capitale).
Mais qui pour suivre les recommandations de l’association et reconduire cette politique d’aménagement de Paris après les élections ? D’un côté, les pros-vélos soucieux de poursuivre le développement des installations pourraient y être sensibles. Cela comprend les listes d’Anne Hidalgo (PS), David Belliard (EELV), Cédric Villani ou encore Danielle Simonnet (LFI). En face des candidats tels que Marcel Campion prônent le retour de la voiture reine dans Paris. Entre les deux, certains candidats ne prennent pas vraiment position pour le moment. Parmi eux, Benjamin Griveaux (LREM) ou Rachida Dati (LR).
Afin de permettre aux candidats de débattre sur le sujet, l’association Paris en Selle organise le 29 janvier 2020 un Grand Oral du Vélo. L’événement regroupe les principaux candidats excepté Rachida Dati, représentée par sa directrice de campagne. Un rendez-vous qui permettra sans doute d’y voir plus clair sur les propositions des têtes de listes.