Trois bonnes raisons de se mettre au sport…solidaire

Yogowo compte actuellement 3 000 membres ©Yogowo

Et si on combinait sport et actions solidaires ? De plus en plus d’applications
gratuites proposent de faire du sport en générant des dons pour des associations ou
des projets humanitaires. Running Heroes, Yogowo et KM For Change ont pris le parti
de faire de nos sorties sportives un moment de solidarité.

Voilà enfin une bonne raison d’enfiler son jogging le dimanche matin. Running Heroes,
Yogowo et KM For Change ont chacun créé une application gratuite permettant de générer
des dons reversés à des associations. Désormais, vos séances de sport vont se transformer
en action solidaire.

Trois applications, trois projets solidaires

L’application Running Heroes permet de convertir les kilomètres parcourus en points. Ici, 10
km équivalent à 30 points convertibles. L’entreprise travaille avec de nombreuses marques
partenaires telles que Nike, Kinder, l’Occitane, Polar, Hello Bank…qui convertissent ces
points en cadeaux. De quoi motiver le moins sportif d’entre nous de se mettre à courir. Et la
bonne nouvelle, c’est que cela fonctionne aussi pour la marche à pied “L’idée est d’inciter
les gens à vivre mieux et à faire du sport. C’est un service que l’on propose”, déclare
Quentin Descours, directeur de Running Heroes du groupe Sport Heroes. Outre la course à
pied, l’application se décline également au vélo et au ski. Il y a cependant moins d’actions
solidaires pour ce dernier car peu de gens le pratiquent si on le compare avec le jogging. “le
ski n’est pas à la portée de tous. C’est plus un loisir alors que la course, tout le monde peut

en faire.” En effet, le groupe compte 15 000 membres pour Skiing Heroes, pour 500 000 sur
l’application Running Heroes. Cycling Heroes se maintient, lui, avec près de 60 000
membres à son actif. L’entreprise propose une seconde manière d’utiliser son application.
Les points peuvent être aussi convertis en dons reversés à des grands noms tels que
l’UNICEF, le Téléthon ou encore Médecins du Monde.

Yogowo propose de trouver une “alternative à la salle de sport”. L’idée est de mettre en
relation des coachs sportifs et des personnes désireuses de faire du sport. Deux choix
s’offrent à l’utilisateur : la séance collective ou individuelle. Pour la première, plusieurs
personnes retrouvent un coach dans Paris grâce à la géolocalisation de leur application.
Cette séance est à 9 euros. Pour la seconde option, il faut indiquer son adresse et l’heure du
rendez-vous avec le coach personnel. Celle-ci est cependant plus chère : 49 euros.
L’entreprise Yogowo prône le “sport plaisir”. “On a envie de dire aux gens : “Sortez prendre
l’air!”. La plupart du temps, ils prennent un abonnement à la salle de sport et n’y vont même
pas. On connaît tous quelqu’un comme ça”, explique Florian Monot, responsable marketing
de l’entreprise. Yogowo travaille en étroite collaboration avec Play International. Cette
association met en place des “programmes de développement pour les populations
vulnérables en utilisant le sport comme outil éducatif.” Dès qu’une séance est effectuée, 1
euro est reversé à cette dernière.

 

Capture d’écran de l’application KM For Change

Pour KM For Change, l’idée est de “courir avec du sens”. “C’est compliqué de pouvoir courir
régulièrement pour une cause. Pourquoi on ne pourrait pas simplement courir n’importe
quand et dire “regardez, je cours pour cette association”. Et puis potentiellement, pourquoi
cela ne génèrerait pas de sous pour cette association ?” Des questions que Florent Morel,
l’un des initiateurs du projet, s’est posé et qui a fait naître KM for Change. Pour chacune des
associations à qui sont reversées les dons, telles que Handicap International, Le Secours
Populaire, Les Petits Doudous, Solidarité Internationale, Aide et Actions… il y a une
entreprise qui a souhaité financer. Pour cela, KM For Change met en lien des associations
et des entreprises mécènes. Le petit plus : les associations locales sont aussi au rendez-
vous. “Ce qui fait aussi l’intérêt de KM For change, c’est qu’il y a des petites associations qui
ne sont pas forcément connues mais qui peuvent être locales.” Pour les entreprises, c’est la
même chose. “On essaye de créer du lien justement entre des associations et entreprises
locales. Il va y avoir Sojasun en région Bretagne par exemple ou des entreprises plus
connues comme Renault, Samsung, Mythique…”

Des utilisateurs qui participent à une bonne action

Avec plus de 25 000 téléchargements de l’application dont 60% d’utilisatrices, KM For
Change permet de courir n’importe où, n’importe quand. Chaque kilomètre parcouru
équivaut à 10 centimes reversés à une association. Le principe est simple : il suffit de
télécharger l’application gratuitement et de choisir le projet associatif (contre le gaspillage
alimentaire, pour l’enfance, contre la malnutrition, pour l’urgence humanitaire…) qui nous
tient à coeur parmi ceux proposés. “Vous partez courir avec l’application et dès que vous
terminez votre course, vous faîtes stop, l’application vous dit le nombre de kilomètres que
vous avez couru et vous pouvez le faire partager sur les réseaux sociaux”. Avec une
moyenne d’âge de 32 ans, Running Heroes atteint les 500 000 membres dont 60%
d’hommes et 40% de femmes. Yogowo compte pour l’instant 3 000 membres à son actif.

“Vu que l’on a deux types de séances, on a deux cibles différentes. Pour le collectif, c’est
plus des femmes, jeunes actives entre 25-35 ans. Pour les séances individuelles, les
hommes de 50 ans sont plus concernés. La clientèle globale est plutôt féminine à 70%.
L’euro reversé est inclus dans le prix de la séance. Ils n’ont pas le choix, les utilisateurs ne
le voient pas passer. S’ils ne sont pas allés sur le site, ils ne peuvent pas le savoir”, explique
Florian Monot.

Gilles Panczer, consultant en qualité et transformation des organisations, est d’accord pour
dire qu’il n’oublie jamais d’activer son application KM For Change à chaque fois qu’il enfile
ses baskets. “Je faisais partie d’un groupe de coureurs solidaires avec les fondateurs de
l’application et j’ai tout de suite adoré le projet. J’en parle à tout le monde. J’ai réussi à
convaincre mon entreprise de participer en tant que sponsor et entraîner plusieurs de mes
collègues à courir pour que deux projets soient financés par Renault”. La tâche paraît plus
ardue pour certains quand il s’agit d’initier son entourage à faire du sport même solidaire.
Alexandre Le Boucher, manager digital en témoigne : “j’essaye de motiver mes proches à
essayer la première séance gratuite de Yogowo, mais mettre des amis au sport, c’est
toujours très dur!”

Une action solidaire, une motivation supplémentaire

Quand Running Heroes décide de convertir ses kilomètres parcourus en points, d’autres ne
sont pas tout à fait d’accord avec cette démarche. “Chez nous, les récompenses ce n’est
que de l’argent. On voulait éviter ce que font d’autres plateformes : donner des points qui se
convertissent en euros plus tard. Ici, je collecte directement des sous pour une association.
C’est vraiment de l’action concrète, et ces sous-là vont permettre, par exemple, d’acheter
des vaccins”, déclare Florent Morel, initiateur du projet KM For Change. Une chose est sûre,
pour ces deux entreprises, le côté solidaire est principalement mis en avant. C’est un fait qui
motive davantage les utilisateurs de ces applications à faire du sport. “on a remarqué qu’il y
a beaucoup d’utilisateurs qui ne court que trois ou quatre kilomètres, donc sur de petites
distances, mais ils ont l’impression d’être utiles, de faire quelque chose de bien. Et
finalement trois kilomètres par-ci par-là, c’est toujours ça. On a des personnes qui ont
dépassé les 500 euros collectés parce qu’ils courent quasiment tous les jours”, continue
Florent Morel.

Courir pour une cause, un principe de fonctionnement qui pourrait, peut-être, séduire des
personnes fâchées avec le sport autant que de grands sportifs. “Ce qui m’a donné envie de
m’inscrire à KM For Change, c’est de courir sans que cela ne me coûte rien de plus que de
la sueur et des crampes. J’essaye aussi de courir pour ceux qui ne peuvent pas ou plus. En
2013, j’ai été touché par la maladie du siècle, le cancer et je sais que les malades ont besoin
de solidarité pour les aider à avancer”, indique Josélito Levoye, en reconversion manager
dans le bio. Pour Gilles Panczer, “le concept est vraiment intéressant car c’est toujours un
peu délicat de demander des contributions à ses proches pour participer à des actions
solidaires”.

Pour le moment, la plupart de ces applications ne proposent pas vraiment d’alternative à la
course à pied. Les membres sont donc plus enclins à courir pour utiliser leur application le
plus possible. En plus du jogging, Josélito Levoye pratique la natation et le VTT : “Je fais plusieurs sports mais c’est vrai que KM For Change peut me faire changer d’avis sur
l’activité à pratiquer à l’instant T car les autres sports ne sont pas pris en compte”. C’est à
l’unanimité que ces utilisateurs sont d’accords pour dire que ces actions solidaires sont une
motivation pour rallonger la distance. “Quand je suis au bout du rouleau, je pousse en
pensant à cette application pour finir sur un compte rond” ou encore “quand j’en ai un peu
marre de souffrir, mais que je regarde le nombre de kilomètres parcourus, j’ai bien envie de
faire un compte rond et je poursuis pour atteindre les 5 km supérieurs”.

Bien que l’entreprise Yogowo participe elle aussi à des actions solidaires, elle ne le met pas
forcément en avant. La plupart des utilisateurs ne sont même pas au courant qu’une partie
de ce qu’ils payent pour une séance est reversée à une association. “C’est vrai que l’on ne
communique pas tant que cela dessus mais peut-être que l’on devrait. Est-ce que cela fera
passer des gens à l’acte ? Peut-être”, annonce Florian Monot. Pour Alexandre Le Boucher,
un utilisateurs de l’application, ne sachant pas que Yogowo reversait 1 euro à des
associations, le côté solidaire lui a totalement échappé : “En toute sincérité, j’ai plus pensé à
mon corps et au fait de faire du sport mais je vois désormais l’application d’un nouvel oeil. Je
trouve ça top de faire ça et j’irai me renseigner plus sur le sujet”.

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